18-10-2020 – William raconte le half Ironman de Mandelieu

18-10-2020 – William raconte le half Ironman de Mandelieu

Il était une fois le mois d’octobre 2020. L’été semblait déjà loin, l’atmosphère parisienne était pesante et le port du masque devenait de plus en plus étouffant! Les nouvelles sanitaires étaient mauvaises et de nouvelles contraintes de liberté venaient d’être annoncées afin d’éviter le chaos hospitalier.

La perspective d’un hiver morose se profilait et l’absence d’effervescence était douloureuse à vivre…

Que faire ?…

Depuis quelques jours, le petit monde du triathlon s’enthousiasmait sur les réseaux sociaux autour de l’une des dernières épreuves qui restait au programme en France : les Trigames de Mandelieu près de Cannes !

L’équipe d’organisation résistait à la vague d’annulations en adaptant chaque jour son protocole sanitaire, et proposait un triathlon M et L dans le cadre magnifique des Alpes Maritimes. Un message annonçait ce jour-là que les inscriptions clôturaient le lendemain. Nous n’étions plus qu’à 5 jours de l’épreuve! 

Habitué des triathlons au format olympique (M), l’insolite année que nous traversions me fit ressentir le besoin de briser mon confort et de de m’inscrire sur un triathlon long, 4 ans après ma dernière expérience! 

Après un rachat de dossard à un inconnu (merci Paul !) et une rapide organisation afin de profiter de 3 jours sur place (jours de congés, billets de train, logement…), me voilà embarqué pour 5h30 de trajet avec mon vélo comme compagnon de voyage!

Les premières bouffées d’oxygène de l’air méditerranéen me réconcilièrent rapidement avec ces éléments, qui nous manquent tellement dans le malaise actuel des grandes métrople. Suivit une première balade à vélo le long de la côte d’Azur qui fut un pur délice.

Mais me voilà déjà ce dimanche, sur le parc à vélo des Trigames dès 7h du matin! 8 degrés au thermomètre, l’idée était de prévoir des vêtements chauds pour la partie vélo! La natation allait, elle, s’effectuer en combinaison dans une eau à  18 degrés, un vrai jacuzzi !

Les préparatifs sont faits, départ pour la plage, située à 800m du parc à vélo, ce qui annonçait une longue transition au sortir de l’eau!

Puis la magie opéra … grâce à un lever de soleil majestueux sur une mer calme et limpide, une image qui me restera!

Un plateau de triathlètes professionnels alléchant était proposé aux spectateurs (dont Anne Haug, championne du monde Ironman). Ceux-ci se sont élancés quelques minutes avant nous, les amateurs.

La natation fut un pur bonheur…  La chaleur de la combinaison néoprène couplée à la transparence et l’eau et au simple plaisir de pouvoir renager me comblèrent !

2200 mètres et 38 minutes plus tard, retour dans le sable et direction le parc à vélo!

Après une transition minutieuse, c’est parti pour 92km de vélo avec presque 1900 mètres de dénivelé positif, découpées en 4 longues montées, dont 2 vers le village de Tanneron situé à 500m d’altitude. 6 degrés au compteur là-haut, j’étais donc heureux d’avoir enfilé 2 paires de chaussettes et une veste! 

Les 60 premiers kilomètres et 1500 d+ furent avalés assez facilement, mais le manque d’entraînement en montagne me rattrapa, comme je l’avais craint. Au bout de 3h30 de pédalage et malgré les presque 20 derniers kilomètres en descente, j’arrivai à la seconde transition un peu entamé, mais avec une envie intacte jusqu’à …. la descente du vélo ! Sur les pédales, le corps ne m’avait pas semblé autant atteint mais là, je fus incapable de courir, je pus simplement marcher péniblement jusqu’à mon emplacement. 

Je me posai ainsi la question d’arrêter les frais, mais je pris le temps d’effectuer quelques assouplissements et étirements à côté de mon vélo. 3 minutes plus tard, je tentai de trottiner pour finalement me rendre compte que l’impossible fut possible, et le sentiment d’abandon s’effaça ! Et puis je me suis dit que, de toute façon, je n’avais rien d’autre à faire de ma journée!

Je terminai donc (lentement) les 20 kilomètres qui me séparaient de la ligne d’arrivée, et après 6h12 d’effort, j’étais arrivé au bout de cette épreuve, heureux !

Le but recherché était atteint : la quête d’émotions! J’étais comblé de cette journée, même si la performance n’y était pas (finalement 127ème sur 235). Il n’y a pas de secret, une telle épreuve demande une préparation spécifique à vélo, que je n’avais définitivement pas faite. 

Mais l’organisation magistrale (protocole sanitaire impeccable) et les encouragements d’inconnus furent une contribution précieuse à ma journée.

Je me récompensais même d’un bon restaurant en solitaire jusque 22h, avec une pensée pour mes amis parisiens déjà entrés en couvre-feu depuis 60 minutes…

Voilà, cette fois, la saison de triathlon est bel et bien terminée, et 2020 aura finalement eu son lot de frissons! Place maintenant, on l’espère, aux cross hivernaux avec la belle team ACF, plus motivée que jamais!

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