JOUR 11 – Le confinement vu par Audrey

JOUR 11 – Le confinement vu par Audrey

Vendredi 27 mars – Confinement J11

Je vous propose aujourd’hui un petit partage sans prétention, qui tranche un peu avec les derniers récits échevelés des Championnats de France de Cross. Au vu de la situation sanitaire de notre pays, je suis désolée d’avoir la lourde tâche d’effectuer une rupture momentanée de ligne éditoriale sur le site d’ACF. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur !

On va donc faire un petit point d’étape COVID + Confinement + Pas de sport + Pas d’amis, si vous êtes d’accord. (Si vous ne l’êtes pas, ne lisez pas la suite du coup). Ce qui est compliqué, c’est qu’habituellement on aime bien partager ici des émotions vécues en groupe, des moments collectifs inoubliables, et que là, face à moi-même, on part sur un truc relativement nombriliste. Aussi, je serai heureuse de connaître vos ressentis face à la situation, et me tiens prête à rédiger un second article une fois vos témoignages recueillis, histoire d’en faire une belle compil’.

Bon déjà très honnêtement, avec à peine deux ans de course à pied et trois triathlons à mon actif, je ne suis clairement pas la mieux placée pour parler de l’effet du confinement sur le corps et l’esprit du sportif. En revanche, je peux me lancer sur l’effet de l’enfermement sur l’amoureuse de liberté(s) que je suis. Au delà de l’effort physique, de l’endorphine ou des muscles, j’ai continué à courir pour ressentir cette liberté que me procurent mes sorties (je dis continuer, parce que j’ai commencé sur un pari idiot avec des copains). Cette liberté chevillée à la basket, je crois la retrouver aussi chez bon nombre de coureurs, maintenant que j’en côtoie plus régulièrement. Cette envie de tester, de découvrir, de voir du paysage, de s’évader fait partie de ce sport. On a quand même choisi une discipline qui se pratique en extérieur, sans trop de matos, dans à peu près n’importe quel paysage !

Liberté, liberté chérie, dont on est privés aujourd’hui. Vous me direz, on est quand même loin de la tôle dans nos appartements. Aussi parisiens et petits soient-ils, on y est « chez nous », avec notre canapé, nos bouquins, et les photos de famille sur le frigo. On n’est pas non plus en guerre, malgré cette saleté de virus, et cette saleté de manie qu’on a de stocker des pâtes et du PQ. Pourtant, passés les 2-3 premiers jours de découverte, et l’assurance que je vais sûrement en sortir grandie, je me sens à peu près aussi mal que quand je fais des tours de stade après avoir abusé des gâteaux du goûter : la nausée. Vous savez, ce petit mal-être qui monte quand on est entre quatre murs toute la journée ? J’ai comme l’impression qu’il prend ses aises ces derniers jours. Et je crois bien que c’est l’effet hamster dans sa roue, ou « ado dans sa chambre », privé de sortie.

Alors bien sûr, je relativise par tous les moyens : j’ai plein de contacts virtuels avec mes proches, j’ai mes enfants avec moi enalternance, j’ai fait connaissance avec mes voisins et franchement, ils sont pas si pires, j’ai une tonne de télétravail et à peu près autant de séries Netflix à rattraper, et cerise sur le gâteau, Edith me maintient en forme avec ses parfaites séances de télésport. Mais malgré tout, j’ai mal au crâne. Un genre de gueule de bois sans alcool, ce qui n’a aucun intérêt, nous en conviendrons.

Comme j’ai le goût du défi en plus de celui de la liberté, je teste des nouveautés chaque jour. J1 : plusieurs montées-descentes des 5 étages de l’immeuble en courant, J2 : démarrage de journée par une séance de yoga « réveil musculaire », J3 : 50 pompes et 100 abdos matin et soir, J4 : gainage avec enfant petit sur le dos, J5 : méditation guidée « bodyscan », J6-J7 : grosse flemme sur canapé, J8 : full body avec ACF, J9 : craquage je vais courir autour du pâté de maison (alors que j’ai désinstallé Strava de mon téléphone parce que j’étais énervée contre ceux qui n’avaient que faire des règles de confinement), J10 : yoga spécial « mal de dos » pour me remettre de mon footing après 10 jours de pause, Bref, on en est à J11… Ce qui est génial, c’est que chaque jour, je suis persuadée que je viens enfin de me trouver la parfaite « daily routine » (bon ok, sauf J6-J7). J’ai pas fini de me faire marrer surtout, et aussi de m’auto-saouler avec toutes mes contradictions, mais ça c’est sans lien avec le confinement 🙂

 

Et vous, il est comment votre emploi du temps dans cette période hors du temps ?

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