08-12-2019 – Marathon de l’espoir à Sully-sur-Loire (par Martin)

Martin nous raconte l’expérience de son premier marathon, une vraie étape dans la vie d’un coureur

« Quatre mois d’entraînement, une blessure et deux paires de chaussures usées jusqu’à la corde plus tard, ça y est, je suis enfin sur la ligne de départ d’un marathon. Mon premier. Mon état de forme est assez flou, je n’ai presque pas couru ces quatre dernières semaines la faute à une cuisse récalcitrante, mais j’ai le sourire sur la ligne de départ. Certes, on annonce de grosses bourrasques, pas mal de pluie en fin de parcours, mais la course s’appelle « marathon de l’espoir », je ne vais pas me laisser démoraliser ! J’espère pouvoir passer sous la barre des 3h. Les habitués de la distance du club m’ont assuré que je pouvais le faire – mais c’était avant la blessure.

Ça y est, le départ est donné. Je suis vite dans les 15 premiers, ceux qui font la course en relais compris. J’essaye de ne pas m’emballer, j’ai les yeux rivés sur ma montre pour ne pas aller trop vite en début de parcours, les conseils des coachs ont fait leur effet. Les 15 premiers kilomètres défilent sans soucis. Petit à petit je remonte des coureurs partis trop vite ou des seconds relayeurs moins rapides. Malgré le ciel qui étend sa grisaille aux champs, je me laisse bercer par le paysage. Quelques groupes de bénévoles rassemblés en bandas ponctuent le parcours. Je passe la mi-course en 1h28 et quelques secondes. Je suis dans les temps et encore frais.

Soudain première alerte : je ressens une vive douleur à la jambe droite, au niveau du genou, aux alentours du 25e kilomètres. Elle s’en va rapidement, je décide donc de continuer, mais mon allure ralentis automatiquement. C’est le début des soucis. Le ventre commence à me lancer quelques kilomètres plus loin, jusqu’à me plier presque en deux – une position pas évidente pour courir à plus de 14 kilomètres / heure. Au dernier ravitaillement, au 35e kilomètre, je m’arrête 5 secondes, pas plus, le temps de prendre quelques pâtes de fruit. Mais mon corps était visiblement bien en position statique : impossible de remettre en marche la machine. Je marche quelques pas, puis réussi à trottiner. Dans le même temps, la pluie commence vraiment à tomber, le vent s’arrête de tourner et souffle de manière continue, en pleine face. La totale.

Petit à petit j’arrive à accélérer un peu. Je parviens même à courir à ma vitesse de départ les 600 derniers mètres. Un instant je me dis que j’aurai pu me faire violence plus tôt, mais j’oublie vite l’idée devant les spasmes qui me prennent dès la ligne d’arrivée passée, puis les crampes, et enfin les grelottements de froid. La récupération promet d’être longue !

Sur le coup, la déception est bien là, je pensais vraiment pouvoir faire moins de 3h. Les marathoniens du club m’avait pourtant prévenu : difficile de savoir comment le corps va réagir pendant son premier marathon. On verra si j’encaisse mieux au prochain, mais ce ne sera pas pour tout de suite : d’ici là, hâte de me frotter à des distances plus courtes et à autre chose que du bitume ! »

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