Samedi 12 septembre 2020, Ségolène a pris le départ du Triath’long U Côte de Beauté qui s’est tenu à Royan. Une première pour notre jeune triathlète sur la distance L : 1,9Km de natation, 92km de vélo, 21km de course à pied. Un défi qu’elle relève avec brio en 5h48 de « plaisir, douleur, mental et dépassement de soi » pour reprendre ses mots. Et voici son récit.
« Ce triathlon L à Royan était mon gros objectif de l’année. N’ayant fait que deux XS en 2019, j’avais organisé ma saison 2020 de manière à arriver progressivement sur cette distance qui m’impressionnait – et m’impressionne toujours un peu, je dois dire. C’était sans compter sur ce coup de théâtre covidesque ! Ils ont tous été annulé, les uns après les autres, sauf celui de Royan. A cinq semaines du départ, j’ai du me faire à l’idée qu’il fallait entamer un semblant de préparation, même si cela me paraissait être une belle folie.
Je dois dire que lorsque je dépose mes affaires en zone de transition, que je vois défiler les splendides vélos de contre la montre et que j’entends dans le micro du speaker le palmarès des athlètes présent(e)s, je me demande quand même ce que je fais là, pour mon premier triathlon L.
Ma préparation n’a donc pas été celle imaginée lorsque je m’y étais inscrite, mais je me retrouve belle et bien dans le sable, à midi, combi enfilée, bonnet sur la tête, masquée, avec l’envie d’en découdre. Il y a sept sas de départ par catégorie d’âge, je suis dans le quatrième, départ toutes les trois minutes. Le coup de feu est donné, c’est parti. Je pars sur le côté pour éviter d’être trop secouée, mais sur les 300 premiers mètres, j’ai le sentiment d’être une chaussette perdue dans un tambour de machine à laver. Rapidement, ils me devancent tous, j’arrive étonnamment bien à poser ma nage et je me sens plutôt bien. Les trois minutes d’écart n’auront pas suffit : à la moitié du parcours, je me fais rattraper et bousculer par les premiers des autres sas. Je suis alors prise d’un coup de panique, j’ai l’impression que je ne passerai pas la barrière horaire d’1h15 pour finir la natation. Je jette un coup d’œil à ma montre, le chrono me rassure : 21 minutes. Je finis la natation, très surprise de sortir de l’eau en moins de 40 minutes. La transition se passe sans accroc : j’applique soigneusement le tuto Youtube regardé la veille « comment enlever rapidement sa combinaison de triathlon ».
Le plus difficile est derrière moi, et j’entame la partie sur laquelle je m’amuse le plus : le vélo. Une boucle de 46 km, à faire deux fois, principalement plat. Ca, c’était ce qui était prévu par l’organisation. Le parcours n’était finalement pas si plat, les bosses ne sont pas méchantes, mais elles cassent un peu les jambes. Je m’enflamme un peu sur ce premier aller, vent de dos. Mais ma folie sera vite calmée par le retour, vent de face donc. Je ne lâche pas mes prolongateurs, et malgré une deuxième boucle plus lente et dans la gestion, je finis le vélo dans le temps souhaité, en un peu moins de trois heures.
Chaussures enfilées, j’entame la course à pied les jambes lourdes. Je sais que le semi qui m’attend va être rude et qu’il se fera au mental. Et c’était sans compter sur les portions de sables – trois sur l’aller, deux au retour, à répéter deux fois – et les 30°C ! Incapable d’avaler mes pompotes, je compte sur les ravitos coca et eau pour passer l’arche. J’arrive malgré tout à tenir une allure régulière. 3 km avant l’arrivée, une concurrente tente de me doubler, mais mon esprit de compétition en aura décidé autrement, ce qui me permet de remettre un peu de rythme. Lorsque je me rends compte que je peux finir en moins de 5h50, j’accélère sur les dernières centaines de mètres, pour finalement passer l’arche d’arrivée en 5h48, l’objectif de faire moins de 6h atteint.
Quelle course et surtout quelle organisation ! Les bénévoles ont rendu cette course possible et avec les supporters, ils nous ont permis de vivre une superbe expérience dans des conditions idéales – j’en aurais presque oublié la situation sanitaire, mais rassurez-vous, un masque nous a été fourni à l’arrivée avec la médaille ! C’est une très belle distance, que je ré-appréhenderai encore avec beaucoup d’humilité.
Et cela a conforté mon idée d’avant course… je vais patienter encore quelques années pour l’Ironman ! »