La majorité des problématiques d’athlétisme traitée dans le billet dominical d’ACF est issue de questions initiales d’intérêt commun qui m’ont été posées.
Cependant les réponses à certaines questions plus « mineures » et ne nécessitant pas de long développement peuvent aussi présenter un intérêt pour les athlètes.
Au fil du temps, je les ai « collectées » pour les traiter aujourd’hui avec une seule règle : des réponses courtes et simples. Voici quelques exemples :
1) Faut-il s’entrainer sur des terrains plutôt durs ou souples ?
Chaque type de terrain a des avantages et des inconvénients.
Dans un bois, les appuis sont diversifiés, ce qui limite les risques de blessure liés à la répétition de mêmes gestes. Mais, en même temps, les terrains accidentés demandent plus de vigilance.
Courir sur une plage est très agréable mais les talons d’Achille sont très sollicités ce qui peut aller jusqu’à engendrer des tendinites.
On peut courir sur le macadam mais en veillant à un amorti minimum ou suffisant des chaussures.
Quant à la piste d’athlétisme, idéal pour le fractionné, présente néanmoins le désavantage de solliciter une accroche au sol toujours identique or la stricte répétition d’un mouvement fragilise le système ligament tendineux.
Conclusion : Il est préférable de diversifier ses terrains d’entraînement.
2) Faut-il freiner à l’arrivée de chaque parcours dans une série de VMA* ?
Non ! Il faut « dérouler » dans les derniers mètres précédant la ligne d’arrivée puis relâcher sa foulée pour ralentir tranquillement sur quelques mètres et marcher un peu avant de repartir en « récup. active ».
3) Vaut-il mieux courir en silence ou en musique ?
Cela dépend des désirs de chacun.
Beaucoup y trouvent un intérêt : pour rythmer l’épreuve, pour se distraire, pour ne pas s’ennuyer, etc. D’autres, non !
Il n’y a qu’un seul danger avéré dans les zones à risques (zones urbaines) comme de ne pas entendre un bruit significatif ou une sirène alertant d’un risque de circulation (camion qui recule, véhicule de secours, etc.).
4) La foulée médio-pied est-elle possible quand on a les pieds plats ?
Rappelons l’avantage de la foulée médio-pied : le pied impacte le sol sous le centre de gravité du coureur. Au lieu de générer une forte onde de choc qui se propage dans tout le corps, la force d’impact est amortie par le pied, la cheville, les muscles et les vertèbres. Ces parties du corps ont une élasticité qui leur permettent d’encaisser cette force d’impact. La foulée en devient plus efficace.
Il est possible d’adopter cette foulée quand on a les pieds plats mais en s’habituant très progressivement à cette pratique (entre 6 mois et un an), sous risque de douleurs dans la cheville ou aux mollets.
Par contre, pour « reposer le pied », il faut mieux abandonner cette pratique dans les descentes (expérience personnelle).
5) A quel moment de la journée est-il préférable de courir ?
Chacun a ses habitudes : courir tôt le matin avant de commencer la journée et de filer au boulot, courir entre midi et deux ou courir le soir. Mais le choix est généralement guidé par des contraintes familiales ou professionnelles.
Des études ont montré qu’en termes de paramètres physiologiques (endurance, force, temps de réaction, fonctions ventilatoires), c’est en fin d’après-midi que les résultats sont les meilleurs mais ce n’est pas toujours possible pour les raisons précitées.
Nicolas Cherpeau (Courir Plus Loin) apporte un éclairage complémentaire rassurant à ce niveau : « Si vous ne pouvez pas courir au moment opportun, pas de panique ! En effet, notre corps s’habitue et devient plus performant avec la répétition des séances à la même heure. C’est pourquoi, il est conseillé de s’entraîner à la même heure que la prochaine compétition à laquelle vous comptez participer. Par exemple, si vous préparez un marathon avec un départ à 8h, essayez d’inclure des séances le matin, d’autant plus si ce n’est pas votre tasse de thé ! »
* Vitesse Maximale Aérobie
Christian Rebollo